REMERCIEMENTS
Je tiens en premier lieu a remercier mon maître de stage, Jean Raogo Ouédraogo, fondateur, initiateur et coordinateur du projet T.E.A.S pour m’avoir permis d’effectuer ce stage et de découvrir la magnifique région du Sahel, suffisamment méconnue, ainsi que ses habitants si accueillants et chaleureux. Pour avoir voulu faire avancer son pays et sa région, y avoir cru et avoir su convaincre les gens d’y croire aussi. Pour m’avoir fait confiance tout au long de ces trois mois et m’avoir donné l’envie de m’investir plus personnellement dans ce projet une fois revenue en France, notamment par la création de l’antenne de l’association en France.
Merci à Moussa Maïga, que je ne remercierai jamais assez pour son soutien, son dévouement sans borne pour nous les petites stagiaires « toubab ». Un grand merci à lui pour tous les déplacements à moto, les multiples traductions en fulfuldé, sa patience et sa diplomatie, qui lui sont ses deux plus grandes qualités.
Un grand merci à Nanou, ma collègue, amie et colocataire de ces quatre mois sans laquelle cette expérience aurait été beaucoup moins soutenable et enrichissante. Merci pour son soutien, son expérience, son travail, sa simplicité, nos fous rires, nos coups de gueules, nos galères et notre amitié.
Merci à mes parents, sans qui je n’aurai pu effectuer ce voyage et vivre cette expérience unique. Merci de croire en moi et de toujours me faire confiance dans mes choix.
Merci aux habitants de Yakouta, mais aussi du village de Hoggo Samboel pour leur accueil si chaleureux, leur simplicité, leur désir de s’ouvrir aux autres et leur volonté de s’investir dans le projet qui est le leur.
Merci aux artisans et artistes chanteurs, danseurs conteurs pour la soirée de départ et les animations qu’ils nous ont offert.
Merci à M. Soura et l’association ACD/ Naangue pour le local qu’ils nous ont prêté pendant ce stage et sans lequel nos conditions de travail n’auraient pas été les mêmes.
Merci à Guida pour les documents qu’il nous a fournis pour nos recherches.
Et un grand merci à tous ceux qui ont été là durant ces trois mois : Elisa, Yoann, Anaïs, Armelle, Verbalisé, sa femme, George, l’Emir de Liptacko, Didi Voyage, Mamoud, Abdoulaye, Charles,…et tous ceux que j’ai oublié.
Et surtout un énorme merci au « Pays des Hommes Intègres », qui mérite bien son nom, au zouk et au fameux « coupé-décalé » international !
INTRODUCTION
La région du Sahel, au Burkina Faso, est une des région les plus pauvre du monde. En effet, avec l’avancée du désert, une activité économique essentiellement basée sur l’agriculture de subsistance, cette zone semble en marge du pays et largement oubliée des programmes de développement local. Cependant, si l’on y regarde de plus près, cette région présente des caractéristiques uniques qu’il est important de valoriser aujourd’hui, si l’on souhaite pouvoir en jouir demain. C’est en ce sens que l’Association burkinabé « Itinerance » souhaite développer ce projet TEAS, Tourisme Ecovillage d’Accueil Solidaire, dans la région du Sahel, et plus particulièrement dans le petit village de Yakouta. L’objectif principal étant d’aboutir, à terme, à une suffisance alimentaire pour les habitants de Yakouta. Non seulement, ce projet va permettre de développer le village de Yakouta, par de nouvelles activités économiques, et une mise en valeur de leur patrimoine ; mais à terme, cela aura inévitablement des répercussions sur les villages alentours et donc des retombées économiques sur le reste de la région.
Actuellement, le développement durable est un thème très en vogue et donc au cœur des débats, ainsi, d’après le rapport de Brundtland (1987), on peut le définir comme étant « un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la possibilité, pour les générations à venir, de pouvoir répondre à leurs propres besoins». Les principes de l’ecovillage répondent tout à fait à cette définition puisque les idées et techniques nouvelles ou traditionnelles visent à construire un futur durable. En résumé, la vocation des ecovillages est de mettre en oeuvre un mode de vie collectif écologique et juste. Par ailleurs, on ne peut prétendre faire du « tourisme durable » sans avoir une approche globale sur le caractère indissociable des trois composantes économique, environnementale et sociale. De même, ce tourisme alternatif ne peut se développer sans l’intervention des populations locales dans les prises de décisions de leur développement local, et donc y intégrer une démocratie participative. Ainsi, l’intérêt du projet TEAS est de protéger le village pour éviter une déstructuration de son milieu tout en lui apportant un développement économique.
Nous verrons donc dans un premier temps la genèse du projet, et la méthodologie de terrain adoptée. La seconde partie présentera le diagnostic territorial réalisé sur le terrain et enfin, la dernière partie analysera les impacts et les enjeux de la mise en place d’un ecovillage dans une communauté traditionnelle peuhl.
I/ Démarche du projet TEAS
1.1. Présentation du projet
1.1.1. Pourquoi la région du Sahel
Tourisme Ecovillage d’Accueil Solidaire est un projet établi par l’association Itinérance suite à une réflexion sur les pratiques traditionnelles (agricoles, artistiques, artisanales et culturelles) dans le pays du Burkina Faso et particulièrement dans la région du Sahel.
Selon l’enquête démographique de 1991, la population se concentre essentiellement dans les secteurs de production (agriculture, élevage, pêche et forêt). Elle représente 94,26 % de la population active dans le Seno. Cette population est donc pleinement occupée pendant la saison d’hivernage et reste sans emploi pendant au moins 8 mois de l’année.
Le problème de l’emploi qui se pose avec beaucoup d’acuité est difficilement perceptible en milieu rural où se concentre la majorité de la population active ; dans un environnement agro écologique défavorable, cette population mène des activités de type saisonnier ou s’investit dans des emplois peu productifs et peu rémunérateurs.
1.1.2. Genèse du projet de Tourisme Ecovillage d’Accueil Solidaire
La connaissance de la région et la motivation des habitants ont engagé le coordinateur, Jean Raogo Ouédraogo, à localiser son projet dans la province du Seno et plus précisément dans la communauté villageoise de Yakouta (11km de Dori) où sera installé l’ecovillage de tourisme solidaire.
Yakouta, situé sur les premières dunes du Sahel, est un village sédentaire à majorité peulh, qui vient de bénéficier de la mise en place d‘un barrage. L’élevage y est la principale activité économique et rémunératrice. Cependant, grâce à l’installation du barrage depuis 2005, l’activité agricole prend de l’ampleur, notamment par la mise en place de pépinières. Le projet cherche donc à appuyer ces initiatives dans le but de créer une auto suffisance alimentaire.
Le projet TEAS s’inscrit dans deux domaines distincts mais complémentaires. D’une part, l’intérêt est de développer des activités agricoles rémunératrices dans le respect de la tradition et de l’environnement. D’autre part, l’association souhaite créer un centre d’accueil et d’hébergement de tourisme solidaire afin de favoriser un échange interculturel et une source de revenu complémentaire pour les villageois.
1.1.3. Les objectifs
La mise en place de ce projet vise à améliorer les conditions de vie de cette population, notamment par :
- L’absence de satisfaction des besoins primaires : la faim, les maladies, le manque d’outils, etc.
- L’adaptation des pratiques au climat difficile de la région,
- Le manque d’information sur les nouvelles pratiques tradi-culturelles, agricoles,
- Le manque de participation à la vie sociale,
- Le manque d’information et la mauvaise exploitation des potentialités touristiques, culturelles, artistiques et artisanales.
Le projet tend à respecter l’organisation sociale traditionnelle de la communauté de Yakouta tout en souhaitant une participation active de celle-ci.
1.2. Méthodologie
1.2.1. Prise de conscience des habitants de Yakouta
Le coordinateur de l’association a travaillé sur l’ébauche du projet TEAS et a choisi un terrain stratégique puisqu’il se situe à côté du nouveau barrage de Yakouta. Un diagnostic territorial était alors primordial afin d’évaluer les forces et les faiblesses du territoire permettant de juger la durabilité du projet TEAS.
Dans un village comme celui de Yakouta, il est difficile d’obtenir une participation active de tous les habitants, non seulement parce que ceux-ci ne parlent pas ou peu français et le niveau d’étude est faible, mais aussi parce que les projets de développement ne s’adaptent pas toujours à l’organisation sociale du village. La collaboration des villageois sur la mise en place du projet tel que l’ecovillage doit être active afin de développer un projet viable. Le but étant d’intégrer au maximum les villageois qui en sont les principaux bénéficiaires.
Les habitants doivent être conscients des points suivants :
- Les actions de développement de leur village ne sont conçues que dans leur propre intérêt.
- Les habitants eux-mêmes doivent être motivés pour le développement.
- Les habitants eux-mêmes seront les bénéficiaires de la gestion des ressources naturelles de la région et le projet doit donc être géré par toute la population.
MASTER SCIENCES DU TERRITOIRE
SPECIALITE PROFESSIONNELLE
« Outils, Gestion et Dynamique du Développement territorial »
(OGDDT)
RENAUD AUDREY
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